le Romarin 

Gloire au Romarin le 24 juin, dans le calendrier républicain. 

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Voici quelques citations :

Erri De Luca

« Nous apprenons les alphabets et nous ne savons pas lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont des psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie. »

(Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.43, Folio 3678)

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Marcel Pagnol (Aubagne, 1905 – Paris, 1974)

 » Ce ravin était, comme l’autre, hérissé de broussailles, mais le cade et le romarin y dominaient. Ces plantes paraissaient beaucoup plus vieilles que celles que j’avais vues jusqu’ici ; je pus admirer un cade si large et si haut qu’il avait l’air d’une petite chapelle gothique, et des romarins bien plus grands que moi.  » 

(La Gloire de mon Père – chapitre 27.)

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Frédéric Mistral (Maillane, 1830 – Maillane, 1914)

 » Le vieux couvent était bâti sur le plateau étroit d’un passage de montagne qui devait, autrefois, avoir un mauvais renom, parce qu’il est remarquable que, partout où se trouvent des chapelles consacrées à l’archange Michel, ce sont des endroits solitaires qui avaient dû impressionner.

Les mamelons d’alentour étaient couverts de thym, de romarin, d’asphodèle, de buis, et de lavande. Quelques coins de vigne, qui produisaient, du reste, un cru en renom : le vin de Frigolet ; quelques lopins d’oliviers plantés dans les bas-fonds ; quelques allées d’amandiers, tordus, noirauds et rabougris, dans la pierraille ; puis, aux fentes des rochers, quelques figuiers sauvages. C’était là, clairsemée, toute la végétation de ce massif de collines. Le reste n’était que friche et roche concassée, mais qui sentait si bon ! L’odeur de la montagne, dès qu’il faisait soleil, nous rendait ivres.  » 

(Mémoires et récits, 1906 – chapitre V – À Saint-Michel de Frigolet.)

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Guy de Maupassant (Château de Miromesnil – région de Fécamp, 1850 – Paris, 1893)

 » C’était le maquis, l’impénétrable maquis, formé de chênes verts, de genévriers, d’arbousiers, de lentisques, d’alaternes, de bruyères, de lauriers-tins, de myrtes et de buis que reliaient entre eux, les mêlant comme des chevelures, des clématites enlaçantes, des fougères monstrueuses, des chèvrefeuilles, des cystes, des romarins, des lavandes, des ronces, jetant sur le dos des monts une inextricable toison. » 

(Une vie,1883.)